9.2.11


De retour du Togo depuis quelques semaines, il est temps que je vous fasse un petit commentaire.

SEJOUR COURT MAIS INTENSE

Pas un seul temps mort en vivant en permanence avec les enfants qui étaient en vacances.

De plus, pour notre 4ème séjour chez Léa, nous étions accompagnés de nos filles Mathilde et Jeanne pour qui c’était la 2ème visite (elles y sont allées seule il y a respectivement 1 an et 18 mois)

Donc, de vrais moments de bonheurs partagés.

Le 4ème voyage est peut-être celui du bilan, des bilans plutôt.

* Au niveau relationnel, les liens qui se sont tissés au fil des ans se resserrent chaque fois un peu plus. Je peux dire que les enfants nous connaissent bien maintenant et nous abordent très facilement et simplement. Auparavant il leur fallait un jour ou deux d’adaptation !

Nous avons des échanges très intéressants avec les plus grands et des complicités avec les plus jeunes, du bonheur avec tous !

Il y a beaucoup de respect chez tous et beaucoup de gratitude manifestée (les petits mots qu’ils nous écrivent lorsque nous partons en témoignent).

Les enfants vivent en parfaite harmonie dans une grande fraternité. La jalousie est rarement de mise.

Sondou a été notre accompagnateur tout au long du séjour et nous l’en remercions beaucoup. Nous avons eu ensemble de très nombreuses discussions sur des sujets très variés. Ce jeune homme est tout simplement extraordinaire car cultivé, travailleur, responsable, intéressant et avide de connaissances et j’arrête là pour ménager sa modestie…

En ce qui concerne Sœur Léa, les choses sont simples : lorsque nous nous retrouvons, c’est un peu comme si nous nous étions quittés la veille. Pas de temps à perdre : nous avons tant de choses à raconter, à programmer, à discuter…

* Au niveau des structures : que de changements !

Une nouvelle maison inaugurée fin 2009 que les filles et la Vieille se sont appropriée au rez-de-chaussée (l’étage pour l’instant est réservé aux différents visiteurs)

Au RDC également, Clarisse exerce son métier de couturière, aidée parfois de Céline, jeune fille nouvellement arrivée.

La cuisine aussi a subi quelques aménagements notamment avec l’installation de l’électricité l’an passé (les filles apprécient beaucoup !)

Les anciennes chambres des filles ont été un peu rafraichies et sont occupées par les garçons tout près l’antre de Léa qui veille au grain…

Le garage a été agrandi et accueille en partie les tables et bancs pour les repas.

Sur le toit-terrasse de ce garage : les séchoirs à linge (très importants !)

La maison de Léa a aussi eu droit à un petit coup de jeune : portes et fenêtres changées (les termites avaient fait des dégâts) avec des matériaux modernes et ajout de moustiquaires.

Des moustiquaires ont également été installées sur toutes les fenêtres de la nouvelle maison.

L’intrusion des moustiques sera limitée →moins de piqures →moins de paludisme

* Au niveau de l’intendance, comme l’explique Sondou dans son article, Léa ne se contente pas des aides que nous lui apportons ; elle se débrouille de son côté pour faire des petits profits avec la vente de glaces ou revente de charbon, mil, maïs…et ces profits finissent par contribuer beaucoup au budget de la maison.

Depuis la rentrée scolaire, Léa a eu la très bonne idée de se soulager et de soulager les grandes filles en embauchant Adeline du lundi au vendredi. Adeline aide aux différentes tâches de la maison. De ce fait, chaque grande fille n’est sollicitée qu’un jour par semaine au service et ainsi trouve plus de temps pour étudier.

Une autre femme, Marie ; vient un jour par semaine pour la lessive des petits (les plus âgés sont autonomes) et Léa fait appel également à elle pour de nombreux services tout au long de l’année (achat du maïs et du mil, récolte aux champs…)

Voici donc deux femmes qui reçoivent un salaire qui les aide à subvenir aux besoins de leurs propres familles.

En présence de ces femmes, La Vieille (bien qu’encore très dynamique) est aussi soulagée dans la surveillance de tout ce petit monde lorsque maman Léa est absente.

Puisque j’évoque l’aide que Léa apporte aux autres par le biais du travail, il me faut vous relater l’histoire du charbon de bois.

Notre religieuse, vous le savez, a la bosse du commerce ! Mais chez elle il s’agit de commerce équitable.

Au cours de ses visites dans la brousse lointaine, elle a rencontré des femmes qui fabriquent le charbon de bois. Ces femmes habitent loin des marchés et des routes fréquentées. Il leur faut donc faire de nombreux kilomètres (à pied bien sûr) pour vendre leur production.

Donc Léa achète des quantités importantes (100 sacs en stock au 30 décembre !) à des prix intéressants pour elle mais aussi pour les vendeuses qui n’ont pas besoin de se déplacer.

Elle ramène les sacs chez elle avec son pick-up et revend au détail.

Mais revendre lui prend beaucoup de temps, alors notre « bonne sœur négociante » s’assure les services d’une femme nécessiteuse qui se charge de la revente moyennant un salaire d’un sac gratuit pour 10 sacs vendus !

Résultat : tout le monde y trouve son compte. Léa a aidé de nombreuses personnes dans sa démarche et au final le bénéfice pour elle est encore important, ce qui lui permet de multiplier chaque année l’opération en accroissant le réinvestissement et les bénéfices. Ces derniers serviront à l’achat de savons, soja, viande, poisson…

Vous aurez remarqué que le soutien de Léa se tourne toujours vers les femmes. En aidant ces dernières, Léa est plus sûre que leur rémunération servira à améliorer le quotidien des familles.

* Sur le plan de la scolarité : TOUS les enfants sont scolarisés du primaire au lycée en passant par le collège. Ils sont plus ou moins conscients de l’importance de la scolarité et essaient de faire preuve de bonne volonté. Léa veille, les encourage et leur fait prendre des cours de soutien (à tous niveaux) auprès de différents répétiteurs.

Quelques uns se font un peu tirer l’oreille pour y assister !!!

* L’hygiène et la santé : Nos petits protégés sont des privilégiés ! Accès à la douche quotidienne, 3 repas / jour, soins apportés par maman Léa qui est infirmière.

Du petit bobo à la maladie grave : Léa est là et Chérita en est la preuve vivante.

*****

Et puis il y a toutes les actions de Sœur Léa que nous ne voyons pas car cela se passe en brousse, au dispensaire, au hasard de ses rencontres.

Je sais qu’elle apporte le plus de soutien possible à de nombreuses personnes : que ce soit Hyppolite, jeune orphelin séropositif aux environs de son travail ou encore ce jeune lycéen rencontré récemment dont la maman est paralysée depuis de longues années et pour qui Léa cherche un fauteuil. Et puis tous les autres…

Je sais où elle puise la volonté et le courage pour faire face mais je ne sais pas d’où lui vient cette énergie et cette résistance physique. Quoi qu’il en soit, le sourire reste toujours accroché à son visage.

Il émane de cette femme beaucoup de détermination mais surtout une humanité hors du commun.

Cette humanité commence à susciter des actes charitables parmi les enfants.

Dernièrement, lors d’un déplacement en brousse, Bernadette a distribué quelques uns de ses effets personnels à des familles très pauvres. Bravo !

Je pourrais écrire des pages et des pages mais je vais terminer et vous remercie d’avoir eu le courage de lire jusqu’au bout !

Je pensais retourner à Kara avec Alain en avril 2012 mais je sais déjà que je n’attendrai pas aussi longtemps, c’est impossible !!!

D’ici là j’espère que les vœux que nous avons formulés ensemble pour 2011 prendront forme.

Pour moi, le plus important serait que Petit Olivier rejoigne son frère Alain chez Léa et puisse ainsi accéder à une vie de famille, à l’école, aux soins, au développement social et humain.

Forage, panneaux solaires, achat de terrain jouxtant la maison passeront peut-être de l’état projets à l’état réalisations…

Mon ultime et sincère souhait serait que Léa prenne soin d’elle. Elle est sur tous les fronts chaque jour.

Son métier, ses responsabilités au niveau de sa communauté religieuse, ses autres responsabilités (sida, polio…) et la vie de la maison ne lui laissent pas beaucoup de temps pour se reposer.

Encourageons-la à se ménager un peu !

MERCI à celles et ceux qui soutiennent de près ou de loin l’œuvre de Léa.

Soyez assurés que votre soutien est justifié et valorisé.

Cathy le 07 février 2011

« Et si l’on peut prendre ce que tu possèdes, qui peut te prendre ce que tu donnes ? »

Antoine de Saint Exupéry

Album photo illustrant le beau séjour de la famille Ruelle en cliquant sur le 1er lien à droite ou ci-dessous :

https://picasaweb.google.com/cathyruelle/TogoNoel2010?authkey=Gv1sRgCPW6ib2rpLCPigE&feat=email#slideshow/5569484341166230626

3.2.11


On trouve des écritures de ce genre dans tous les coins de rues du Togo. elles sont pleines de sens et parfois bizarres. Souvent, on lit ça devant des magasins, des ateliers et même sur les taxi-brousse. Tout tourne autoure de Dieu. On se demande alors si les Togolais sont plus croyants? Visiblement oui, car les églises sont toujours pleines et ils sont toujours bien habillés. Mais face à certaines choses, on doute de leur foi. Ils sont pour la plupart malheureux et on pense que c'est peut être la réponse de Dieu à leurs actes. Ils sont combien à se donner l'amour, à faire des oeuvres des bienfaisance? Ils lisent peut être la bible, mais ils sont presque tous à l'école de "fais ce que je dis et non ce que je fais". On doit se ressaisir, les simples écritures ne changent rien en notre faveur chez Dieu, car Dieu aussi sait que l'habit ne fait pas toujours le moine.

Sondou du Togo

LEA SAIT FAIRE TOUT

La sœur Léa est capable de beaucoup de choses pour mettre à l’aise ses enfants. Au-delà de ses activités professionnelles, elle fait de petits trucs parallèles lui permettant d’avoir de petites économies pour les besoins de la famille. A cet effet, elle bouge beaucoup. Léa est d’abord une religieuse laïque et infirmière de formation. Dans le cadre de sa profession d’infirmière, elle voyage beaucoup dans les campagnes pour consulter et suivre des malades. C’est une “infirmière de terrain “ si nous pouvons le dire ainsi. Attention, Léa est aussi “commerçante“ et “éleveuse“. Comme toute maman responsable doit faire, elle cherche tout le temps les moyens nécessaires pour pouvoir habiller et nourrir ses enfants. Commerçante parce qu’elle est revendeuse du charbon de bois, du maïs, du sorgho. Elle les achète au cours de ses voyages dans les fermes où c’est mois cher. A la maison la Vieille est chargée des ventes. C’est en fait elle la gérante. La Vieille est une octogénaire seulement que sur le papier car dans ses manières de travailler ou d’agir, le constat est tout simple ; elle est toujours dynamique comme on pouvait dire qu’elle a une soixantaine. Comparée à Léa, on dira que « un chien n’accouche pas d’une chèvre » comme pour dire « telle mère telle fille ». A l’entrée de chez Léa, un papier est placardé à la porte et donne le message suivant :

EN VENTE ICI DU :

- JUS

- MIL

- MAÏS

- CHARBON

- YAOURT

C’est quand même impressionnant. Eleveuse en ce sens qu’elle a à la maison un troupeau de chèvres et un couple de canards. Elle élève aussi des chiens qui sont chargée de la sécurité de la maison. Pour conclure, on peut dire que Léa est une bonne élève de la culture occidentale. Beaucoup d’Occidentaux savent faire beaucoup de choses à la fois même s’ils parlent de bricolage. Gaby, Alain, Benoit savent faire au-delà de leurs professions, les montages de films pour le premier, la menuiserie et la maçonnerie pour le deuxième, l’électricité pour le troisième. Alors une seule leçon à retenir : Le développement ou la réussite dans la vie ne se donne pas. Ca s’acquiert.

Sondou du Togo

2.2.11

VIVRE CE N’EST PAS RESPIRER, C’EST AGIR »


La famille RUELLE a très bien compris cette belle leçon de Rousseau. Et c’est à travers les actes. Pour la première fois que cette famille vient au complet chez Léa, le programme a été très énorme. Arrivés chez Léa le 21décembre 2010 pour un séjour de 10 jours, Alain et Cathy RUELLE plus leurs deux filles (Mathilde et Jeanne) n’avaient pas attendu longtemps pour mettre à exécution ce programme. Après les embrassades, Léa, ses enfants et leurs hôtes consultèrent ensemble les résultats scolaires du premier trimestre des enfants. Ils n’étaient pas bons pour François et Shérita. Alors, Mathilde (comme elle sait le faire puisse qu’elle est enseignante) et Jeanne devaient s’en occuper très rapidement pour remonter la pente. Léa avait réparti les tâches ; Mathilde travaille avec Shérita et Jeanne avec François. Ils avaient travaillé dans les calculs et en français. Outre ce travail de mise à niveau qui avait concerné les deux enfants, les Yovos avaient appris à tous les enfants beaucoup d’autres choses notamment le dessin et les notions de civilités. On note aussi à l’actif de la famille RUELLE pour le compte de cette visite, l’installation des étagères dans les chambres des enfants qui y rangent désormais leurs vêtements et cahiers. Grâce aussi à cette famille, un "tableau année“ a vu le jour chez Léa. En fait c’est un tableau qui porte les douze mois de l’année avec les noms et dates anniversaires de tous ceux entourent Léa ; aussi bien les Yovos que les Africains. Le but est de permettre à tous les membres de la grande famille Léa de connaître la date de naissance de tout un chacun et se souhaiter un joyeux anniversaire le moment venu. C’est très génial comme idée. Le réveillon de noël et le jour même de noël ont été aussi des dates de grands événements. D’abord pour le réveillon, ils avaient commencé par la messe de circonstance qui était organisée au village SOS. Au retour, Léa et les quatre Yovos organisèrent un réveillon spécial pour les enfants. Il avait eu lieu au salon de Léa où tous s’étaient rassemblés. La soirée avait été fantastique car la fête avait commencé après la prière dirigée par la religieuse de tous et les échanges de vœux pour la nouvelle année qui s’annonçait. La viande était abondante mais il fallait s’arrêter à un moment donné pour continuer le lendemain. Et justement la fête avait continué le jour de noël. La cour était très petite pour contenir les enfants et les invités. Tout le monde avait mangé, bu, chanté et dansé à sa mesure. Toujours chez Léa, Alain, Cathy RUELLE et leurs filles avaient distribué comme à l’accoutumée des cadeaux aux enfants et trouvé des solutions à beaucoup d’autres problèmes notamment en électricité en bois de chauffe. Aujourd’hui nous pouvons compter la famille RUELLE parmi les bonnes volontés qui luttent contre le mal du siècle : le SIDA. En effet, lors de son séjour au Togo, elle s’est faite entendre sur ce plan dans un village au cours d’une réunion avec une cinquantaine de jeunes filles et garçons. Le village a pour nom Lassa. Le thème de la réunion était « Comment lutter contre les IST/VIH-SIDA et les grossesses non désirées ? » Il s’agissait au cours de la rencontre de rappeler les différentes voies de transmission du VIH, comment faire pour l’éviter et de comment se comporter si on est séropositif. Il a été conseillé aux jeunes de faire très attention dans leur vie amoureuse car une grossesse mal venue compromet les chances de réussite dans tous les domaines. Les échanges étaient très fructueux et les Yovos avaient exprimé une note de satisfaction. Le meeting avait pris fin avec le partage de petits livrets sur le sida et de préservatifs aux jeunes. Toujours dans ce village, ils avaient fait un don de stylos à une centaine d’enfants qui chantent dans la chorale des Saints Innocents de l’église catholique de la localité. Leurs œuvres ont été immenses dans un délai très court. Ils ont visité malgré cet emploi de temps chargé, les familles d’Alain et de Rachel. Dix jours avaient passé, il fallait rentrer, on ne voulait du tout pas mais on n’avait pas le choix. C’est dans cette peine qu’Alain, Cathy, Mathilde et Jeanne avaient pris le bus le 30 décembre pour Lomé où ils devaient prendre l’avion le même jour. Il n’avait donc pas été facile ni pour les Yovos ni pour les enfants. Le seul moyen était de se donner rendez-vous dans au plus un an et demi. Les RUELLE ont travaillé au Togo comme pour dire aux Togolais qu’il n’y a rien de plus intéressant au monde que de partager son amour avec ses emblables.
Sondou du Togo

Les tonneaux sont bien arrivés

Après être passé entre plusieurs mains ici en France puis après avoir navigué par container sur l'Océan Atlantique pour être réceptionné...